Rencontre sur le thème du frelon asiatique
La section du Pays de Gex (AAAG) sous la houlette de sa présidente, Mme Dominique BIDET-DAZIN a organisé ce samedi 21 Octobre 2023 à Saint Jean de Gonville, une rencontre sur le thème du frelon asiatique. Elle a réuni une cinquantaine de personnes autour de Patrick PAUBEL, Dr-Vétérinaire, Vice-Président du GASA, d’une part, et Pascal CRETARD, Président de la Société genevoise d’apiculture, d'autre part.
Patrick PAUBEL et Pascal CRETARD ont pu détailler les moyens de lutte contre cet invasif. Vous trouverez ci-après le compte-rendu de cette réunion.
COMPTE RENDU DE LA RÉUNION APICOLE EN PAYS DE GEX RENCONTRES D’AUTOMNE DE L’AAAG
Cette réunion, qui a eu lieu le Samedi 21 Octobre 2023 à Saint Jean de Gonville, a été organisée par l’AAAG (Association des Apiculteurs de l’Arrondissement de Gex), sous la houlette de sa présidente, madame Dominique Bidet-Dazin. Elle a réuni une cinquantaine de personnes. Le thème en a été le frelon asiatique, qui est en cours d’installation en Pays de Gex, et la présentation et l’animation ont été faites par Patrick Paubel, Dr-Vétérinaire, Vice-Président du GASA, d’une part, et monsieur Pascal Crétard, Président de la Société genevoise d’apiculture d’autre part .
Présentation et Introduction: Madame Bidet-Dazin
Je remercie pour leur présence
- M. Guy Larmanjat, Conseiller départemental du canton de Valserhône
- M. Benoît Cruypennink, Adjoint à la ville de Gex, en l’absence de M. Patrice Dunand, Maire et Conseiller régional, Président de Pays de Gex Agglo, excusé
- M. Romand-Monnier, Conseiller à Thoiry, en l’absence de Madame Bénier , Maire, 1ère vice-présidente de Gex Agglo, en charge, entre autres, des espaces naturels et agricoles, excusée
- Les personnes du Groupement d’Action Sanitaire Apicole de l’Ain (GASA) et nos intervenants
- Excusés Madame Aurélie Charillon, Maire de Prévessin-Moëns, Conseillère départementale, M. Olivier Guichard, Maire d’Ornex, le représentant de Pays de Gex Agglo et plusieurs membres de l’association.
- Ainsi que M. Michel Guyot, apiculteur, Trésorier du GASA 01 qui a eu un empêchement de dernière minute.
Je remercie aussi pour sa présence, M. le Maire de Saint Jean de Gonville, Michel Brulhart, qui nous accueille régulièrement gratuitement dans sa commune.
Une brève introduction avant de rentrer dans le sujet de l’après-midi :
Nous, apiculteurs sommes confrontés à plusieurs difficultés dans notre activité de berger des abeilles mellifères, les maladies, les acariens et autres parasites... D’autres raisons nous préoccupent dont nous n’avons d’ailleurs pas l’exclusivité. Entre autres, il y a les extrêmes climatiques qui vont entraîner de grands changements au niveau des ressources environnementales indispensables à nos abeilles mais aussi à tous les pollinisateurs.Aujourd’hui, c’est le frelon asiatique qui nous rassemble. Un peu plus présent sur nos ruchers depuis l’année dernière, il est signalé de Chézery à Divonne les bains, de Léaz à Ferney-Voltaire, Thoiry etc... Seulement quelques nids ont été détruits alors que chez nos voisins du canton de Genève, c’est plus de 80 nids. Ce frelon n’épargne pas la Haute-Savoie comme tous les départements de France et les pays voisins.
Ce redoutable prédateur d’insectes pollinisateurs se régale volontiers de viande ou poisson d’un barbecue comme d’un charnier. Les insectes vivants groupés représentent pour lui un excellent garde-manger où il peut se servir à volonté. Une dizaine de frelons asiatiques en chasse en vol stationnaire devant une colonie produit rapidement un arrêt total de l’activité des insectes qui vont donc dépérir. Ces frelons ne détestent pas la vie urbaine qui lui apporte le gîte, l’eau et de quoi se nourrir. Il se pose maintenant la question de comment mieux vivre avec, éviter des accidents au niveau de la population humaine et pour nous d’éviter la mortalité de nos colonies.
M. Patrick Paubel, vétérinaire retraité, Vice-Président du GASA 01, va donc nous apporter des précisions et des conseils, M. Pascal Crétard, président de la Société Genevoise d’Apiculture rapportera l’expérience des collègues suisses. Un aperçu de La situation dans l’Ain et la lutte à Bourg-en-Bresse et quelques Aspects financiers de cette lutte sera donné par M. Paubel en remplacement de M. Guyot.
Le Frelon asiatique dans le Pays de Gex (Patrick Paubel)
Comment lutter (Patrick Paubel)
- Diaporama 1
- Le frelon : Organisation générale de la lutte – Le Plan de lutte national
- La plateforme Auvergne-Rhône-Alpes
- Signalement
- Les référents
- Le frelon : Rappels taxonomie – Rappel historique Ain
- Situation actuelle
- Le frelon : Rappels biologie – Castes – Cycle annuel; de ce cycle découle le protocole de lutte proposé par le GASA qui sera actualisé en fonction des données nouvelles.
- La protection des ruchers : Mesures à prendre – méthodes et moyens
- Résultats enquête FNOSAD
- Diaporama 2
- Le piégeage de printemps des fondatrices :
- Présentation générale
- Présentation de l’expérimentation sur Cerdon (Saison 2/4)
- Résultats
- Diaporama 3
- La recherche des nids
- Différentes techniques
- Résultats d’expérience sur un secteur du Bugey
L’accent a été mis sur le piégeage de printemps qui doit être encadré ( pièges, lieux, période, durée, etc), qui doit être massif et synchronisé,etc..
Retour d’expérience de recherche des nids sur Genève (Pascal Crétard)
La lutte en Suisse est organisée un peu différemment. Pascal nous a exposé le succès obtenu cette année, avec la méthode de radio-tracking utilisant les tout nouveaux tags nanopip de Lotek qui pèsent 130mg. La miniaturisation de ces appareils a permis une amélioration très nette du vol de retour au nid. Pour cette saison, Un quota de 100 tags a été obtenu (à 240 Francs Suisses l’un, ce qui reste très onéreux)
Sur Genève :
- 90 nids ont été trouvés, dont 80 avec les balises radio.
- Toutes les balises utilisées sur Genève ont trouvé le nid en 1h ou 2.
- La technique de fixation a changé. Les tags collés à la glu sous le gastre du frelon entraînaient un vol capricieux et instable. Désormais les nouveaux sont fixés avec une mini cordelette autour de la taille du frelon et restent suspendues (image de l’hélicoptère porteur d’eau). Pour ce faire, il faut refroidir le frelon 8-10 mn dans la glace pour l’immobiliser. Le vol est ainsi très équilibré.
- Une dizaine de balises ont été retrouvées au pied des nids. La durée d’émission est variable selon la fréquence des bips demandée. Elle peut aller jusqu’à 14 jours, si la fréquence des bips est faible, lorsqu’on peut suivre visuellement le frelon assez longtemps par exemple.
- Un seul opérateur qui doit être très expérimenté.
- L’antenne utilisée coûte 2500 Francs Suisses. Pascal semble favorable à une entraide frontalière.
Aspect Coûts et Financements (Patrick Paubel)
Les chiffres du coût de la destruction des nids est abordée, d’après les données sommaires transmises par Georges Picot, référent frelon départemental.
La rallonge de 30000 euros du Conseil Départemental est mise en avant et j’ai adressé de chaleureux remerciements à monsieur Larmanjat, et à l’adresse du Conseil départemental dans son ensemble, pour le soutien important de la filière apicole de l’Ain.
L’accent a été mis sur la nécessité d’obtenir l’adhésion de toutes les Communautés de Communes :
- Question de solidarités entre territoire
- Question de sécurité publique, beaucoup mieux comprise en Suisse que chez nous, ou le problème est pris comme un sujet sanitaire pour l’homme. L’augmentation du nombre de piqûres, d’arrêts maladie et d’hospitalisations impacte les dépenses sociales.
L’accent a également été mis sur la qualité nécessaire de la gestion des aides à la destruction qui passera par la maîtrise raisonnée des nids à détruire, au vu de la hausse constante du nombre de nids.
En fin de réunion monsieur Larmanjat nous demande de participer à la Conférence agricole qui se tiendra en Novembre.
Conclusion : Madame Bidet-Dazin
Madame Bidet-Dazin clôture la réunion vers environ 17 heures et invite les participants à boire le verre de l’amitié offert par l’AAAG. Des discussions passionnantes ont encore prolongé cette fin d’après midi avec de nombreuses questions d’apiculteurs, d’élus ou de pompiers.
PATRICK PAUBEL