Protocole de lutte contre le frelon asiatique - Manuel de piégeage de printemps des fondatrices
CONSEILS ET MODALITÉS PRATIQUES
- Le piégeage de printemps des fondatrices
- La surveillance et la protection des ruchers
- La recherche et la destruction des nids
Dès le début de saison (Février), c’est le piégeage des fondatrices qu’il faut mettre en œuvre.
1 LE TYPE DE PIÈGES
- Éviter tous les pièges qui ne sont pas de type nasse.
- Les pièges suivants peuvent également être utilisés par ceux qui en sont déjà équipés :
- Modèle « TO82 nasse » (piège type nasse à la dimension d’un couvercle compatible avec pot de diamètre 82)
- Modèle REDTRAP 2 ou 8 entrées
- Modèle JABEPRODE
- Modèle BEEVITAL
2 LES APPÂTS
Les appâts seront placés dans des coupelles alimentaires sur le plancher du piège empêchant l’accès aux frelons. Choisir des coupelles de surface large pour optimiser la diffusion par temps frais ou froid, et ainsi améliorer l’attractivité.
Les appâts seront renouvelés au moins une fois par semaine
Principaux types d’appâts conseillés (qui ont montré leur attractivité) pour le piégeage de printemps :
- Appât standard fabriqué sur place : 1/3 Bière, 1/3 Vin blanc, 1/3 Sirop fruits rouges (cassis, fraise, etc)
- Appât Romanetti à 20% (200ml Romanetti + 800ml d’eau). C’est un apéritif italien très peu coûteux. (Un litre de Romanetti pur, d’un prix inférieur à 3 euros, permet d’approvisionner deux pièges pendant une campagne de printemps de 8 semaines.
- Appât spécifique Vétopharma très efficace.
- Appâts maison à base de cire et miel – jus de cirier, etc... Plus efficace pour le piégeage d’automne au rucher.
- Appâts divers : Confiture, fruits pourris décongelés, etc..
3 LIEUX DE PIÉGEAGE ET POSITION DES PIÈGES
Les pièges pourront être répartis en divers endroits d’une commune sur les zones fréquentées par les frelons l’année précédente.
- Proximité des ruchers. Pour les apiculteurs disposant de plusieurs pièges, les placer à intervalles de 100 à 150 mètres autour du rucher.
- Zones de prospection théorique des fondatrices pour se nourrir ou pour trouver un lieu denidification : jardins, abris, composts, lignes de vol connues, nids des années précédentes, certains massifs de fleurs ou d’arbustes en milieu urbain si autorisation (attention en terrain privé également) et à l’écart du public.
- Se rappeler qu’un nid non détruit ou détruit trop tard, va générer plusieurs nids dans le même secteur l’année suivante. Donc se souvenir des localisations des nids de l’année précédente.
- Les pièges seront si possible placés en hauteur à 1m -1,5 m de manière à ne pas risquer l’obstruction des entrées par objets divers ou pousse du foin (accessibilité par les frelons).
- L’idéal est qu’ils soient munis d’un toit recouvrant pour éviter l’entrée de la pluie latéralement qui risquerait de diluer fortement l’appât, donc son attractivité.
4 LA PÉRIODE DE PIÉGEAGE
La période choisie doit être rigoureuse et raisonnée. Elle dépend en partie de la météorologie. Début du piégeage de printemps :
Il est basé sur la sortie d’hivernage théorique des fondatrices, parfois début Février, souvent après un jour ou deux à température autour de 12 -13°C.
Mais à cette époque :
- Il fait encore froid et les jours sont courts. Cela ne gêne pas vraiment les fondatrices observées parfois par temps froid (5°C), ou volant parfois sous les giboulées de neige.
- Les appâts sont peu volatils, donc peu attractifs. D’où le conseil de coupelles larges permettant une meilleure diffusion.
Il ne faut pas s’attendre à des captures assurées à cette période. Elles se font souvent courant Avril.
Fin de piégeage de printemps :
Elle se situe à la fin du mois de Mai au plus tard : diverses raisons la justifient.
- Les frelons européens apparaissent au mois de Mai en général.
- Les premières ouvrières de frelon asiatique peuvent apparaître fin Mai. La première génération est facilement reconnaissable car beaucoup plus petite que les fondatrices. (Voir photos exemples). Il ne sert à rien de les piéger à cette époque.
- Différentes familles d’insectes très importants (pollinisateurs, auxiliaires des cultures, espèces rares ou emblématiques, etc..) émergent de leur hivernage à leur tour et doivent être protégées ; C’est pour cette raison que l’on a choisi les pièges les plus sélectifs possibles.
5 SUIVI ET RELEVÉ DE PIÉGEAGE
L’idéal est de tenir un carnet de piégeage. Les pièges doivent être contrôlés chaque semaine, pour compter les captures et réapprovisionner en appât, et donc de maintenir leur attractivité.
- Compter le nombre de prises et en laisser quelques-unes dans le piège (les frelons même morts ont des phéromones cuticulaires qui sont attractives pour leurs congénères).
- Compter et enregistrer les prises autres que des frelons asiatiques :
Fin Mai, les fondatrices de frelon européen sont énormes (plus de 1,2 grammes) et ne peuvent pas entrer dans les cônes Jabeprode (Cela ne sera pas le cas de leurs ouvrières en été et automne, qui , beaucoup plus petites, y rentrent facilement ). La sélectivité est donc assez bonne au printemps.
D’autres espèces parviennent à y pénétrer : très grosses mouches, certains lépidoptères nocturnes, parfois petits lézards des murailles.
Faire un bilan des captures en fin de campagne. En informer le GASA qui pourra gérer un fichier départemental des captures qui sera utile pour suivre l’efficacité par secteurs. Il est très important de faire remonter vos informations de piégeage de printemps.
A ces quelques conseils pratiques, il convient de rajouter :
- Si possible, poser les pièges en nombre en quadrillant votre secteur.
- Si possible, coordonner les différents secteurs pour piéger intensément tous à la même période. (Communiquer entre apiculteurs voisins).
Pour cela, communiquer entre apiculteurs, avec les élus locaux et les agents municipaux, sans omettre de demander des autorisations si la pose de piège a lieu sur des propriétés privées.
Pour conclure sur ces mesures de début de saison :
Le département de l’Ain a fait le choix d’un piégeage, massif, intense et ciblé, pour éliminer le maximum de fondatrices avant la fin du mois de Mai. Ce piégeage est étendu à toute la région Auvergne-Rhône-Alpes.
La suite de la saison verra s’intensifier la lutte différemment, avec la recherche intensive des nids primaires si dangereux, et des nids secondaires, avant le début des prédations courant Juillet.