Une belle expérience de reboisement de Paul Gentil à Tramoyes
Paul GENTIL nous fait découvrir sa forêt
Odile : Paul, pourquoi as-tu eu l’idée de planter une forêt ?
Paul : de boiser… sans le savoir j’étais précurseur il y a une douzaine d’années. J’avais un terrain agricole et une lumière m’a pris de boiser ce terrain avec des essences forestières. Un ami ébéniste, décédé depuis, m’a donner le virus de travailler le bois. Je plante des frênes, des chênes d’Amérique, des merisiers, des érables…
Odile : y mets-tu des plantes mellifères ?
Paul : au départ, j’étais parti pour du bois. Quelques années après, j’ai découvert Jacky BORY qui produit des plantes mellifères et qui est aussi apiculteur. J’ai donc complété ma forêt avec ces essences : tilleuls, saphoras, des arbustes pour faire des haies. Comme il me restait une langue de plus de 1000 m2 encore, j’ai bouturé et fait des massifs, bleus, jaunes…
Odile : reçois-tu des gens curieux de voir ta forêt ?
Paul : oui , comme je passe des heures et des heures j’ai voulu partager. Je me suis connecté sur un site national de retraités sur lequel on peut proposer des visites. J’ai proposé une sortie « découverte nature et botanique et abeilles »
Brahim : est-ce que vous ouvrez des ruches avec ces personnes ?
Pollinisateurs en action
Bugey 25 juin 2022. Le solstice d'été est franchi et nous abordons la seconde moitié de cette année de tristes records. Les orages ont apporté sans dégâts des pluies salvatrices pour le reste de la saison ( au moins 90mm ici). Le gros des miellées, très en avance aura permis une bonne récolte de miel de printemps et les acacias que l'on croyait gelés, nous ont surpris. Mais la canicule a bel et bien bloqué les nectarifères de nombreuses fleurs et les châtaigniers prometteurs semblent avoir été lessivés.
Ce samedi ensoleillé réveille l'ensemble de l'entomofaune. Il reste quelques fleurs au jardin, et surtout un magnifique pied d'Escallonia, qui est la proie des pollinisateurs sauvages affamés.
C'est la curée avec frénésie avec une diversité incroyable de bourdons ( au moins cinq espèces dont B. terrestris et B. lapidarius), d'hyménoptères ( abeilles et guêpes sauvages parfois minuscules), et de papillons avec notamment le grand Flambé qui est un peu le seigneur du jardin.
restera quelques ronces à fleurir, les retardataires, pour nos abeilles et la promesse de belles récoltes de murons pour nos confitures.
Cette année 2022 est étonnante. Gelée de printemps, pollinisation et fécondations spectaculaires, sécheresse et canicules précoces, miellées abondantes au printemps, vendanges déjà prometteuses, mais que nous réservent la seconde moitié et la fin d'année ?
Patrick Paubel
Cellule de crise
Depuis longtemps déjà, elles vivaient ces fléaux,
La reine le décida, c’est mourir ou partir,
Vite, elle convoqua les États Généraux,
Sur le motif qu’il faut la vérité leur dire.
Une fois réunie, dans un silence de mort,
Pour choisir son destin, ne pas subir son sort,
Au milieu de la ruche, la très Haute Assemblée
Comprenait dans ses rangs tous les corps de métier.
Les Nourrices, les Cirières, et même les Ventileuses,
Nettoyeuses, Gardiennes, beaucoup de Butineuses
Qui travaillaient ensemble dans un but pacifique,
Polliniser les fleurs, quelle mission magnifique !
Toute la gent féminine était représentée,
Sauf les mâles inutiles se croyant occupés
A la préparation d’une action nécessaire,
Pour un rêve d’amour, vers des lieux moins précaires.
La collete des saules : un exemple de biodiversité en milieu urbain à Bourg en Bresse
Dr Patrick PAUBEL, Syndicat des apiculteurs de l’Ain
10 Mars 2022. La météo est au beau fixe depuis quasiment deux mois. Les gelées matinales laissent la place à de belles journées ensoleillées. Les zones exposées au Sud, voient fleurir les premières violettes et primevères.
A Bourg-en-Bresse, c’est l’effervescence au quartier du Bastion ou des milliers d’abeilles ont envahi le talus au soleil et se pressent pour trouver un partenaire.
Ce ne sont pas des abeilles comme les autres, nos célèbres abeilles domestiques, que l’on voit rarement avoir ce comportement au ras du sol. Ce sont des abeilles dites solitaires, qui vivent en bourgades et qui sont parmi les premières à se développer au printemps; elles se nomment la Collète des saules.
Billet du jour pour le plaisir....
En cherchant à corréler la couleur et la forme des pelotes de pollen que transportent nos abeilles avec les espèces florales visitées, j'ai trouvé sur le site de l'abeille "tarn et garonnaise" une fiche qui me semble intéressante.
http://abeille-tarnetgaronnaise.fr/Atg-V1/les-pollens/
Le pollen blanc gris récolté en ce moment après les noisetiers, dans le Bugey, serait donc celui de la Véronique, petite fleur bleue près du sol dont nous avons quatre espèces différentes. (Des parterres en tapis en ce moment).
En ce moment dans le Bugey, fin des noisetiers, Véronique et Primevères, Mahonia, Crocus et Pâquerettes ainsi que les premiers Séneçons (Ces deux dernières sans intérêt autre que biodiversité). J'en oublie évidemment.
Ceci met en perspective la variabilité de la nourriture des larves dont la qualité est sans doute liée à cette diversité de composition des pollens. J'ai tendance, par déformation professionnelle, à comparer le ray-grass de monoculture de prairie artificielle avec les prairies de montagne dont l'effet diurétique, l'apport nutritionnel et vitaminique n'ont rien de comparable sur la santé des vaches, grâce à la flore variée qui les compose.
PS: Premières Syrphes, et parmi les papillons : émergence des Citrons (papillons jaunes), et importante sortie de "Grande tortue" (Nymphalis polychloros). Premiers lézards. J'ai cru voir une nouvelle Fondatrice de FA à Cerdon. Non signalée car trop incertaine.
Patrick PAUBEL
Bernard Saint-Genis : notre nouveau président du syndicat.
Guy SAUNIER ayant souhaité quitter le poste de président du syndicat d’apiculture de l’Ain, pour des raisons personnelles, nous souhaitons la bienvenue à Bernard SAINT GENIS dans cette fonction.
Bonjour Bernard,
Depuis combien de temps es-tu dans l'apiculture ?
J'ai commencé à soigner mes premières colonies d'abeilles en 1980 mais depuis déjà 3 ou 4 ans j'accompagnai mon père qui avait le statut de pluriactif et exploitait un cheptel d'une centaine de ruches Dadant dans la Plaine de l'Ain. A ce jour je travaille avec environ 60 ruches disposées dans l'Ain ,le Jura et l'Isère et j'ai opté pour le référencement apiculture biologique depuis 2 ans.
Conseils de Bertrand ALAMERCERY, apiculteur professionnel.
A la demande du syndicat, je vous propose un retour sur mon, notre saison 2021, et en toute humilité, avec ma petite expérience, J’essaie de vous conseiller succinctement sur la préparation à l'hivernage, l'hivernage et la sortie d'hivernage ...
Année 2021
Année de foin, année de rien... et il y a du foin en quantité ... je crois que 2021 est pour tous les apiculteurs Aindinois une année de rien ou de peu ... pas ou extrêmement peu de miel de printemps (froid et pluie), pas d'acacia (gel), donc 2 mois à soutenir les colonies, ce qui a eu un impact financier non négligeable sur nos fermes apicoles. . La pluie et le froid se sont installés pour les miellées suivantes ... Nous nous consolons avec une petite miellée de châtaignier, ronce ... et une belle miellée sur les lavandes. Mais aucune miellée en montagne me semble-t-il (ni sapin, ni fleurs de montagne). Pour ma part au vu de la météo, je suis resté en plaine car avec des températures maxi de 15 à 18°C pour le tilleul et un orage quotidien, je n'ai pas pris le risque de monter mes ruches dans le Jura.
Un petit tour du côté du rucher d'élevage de reines qui ferme ses portes le 17 juillet 2021
O SAIZ : quel est ton rôle au RER de St Etienne du Bois et quelles sont les difficultés du moment ?
JM GALLET : je greffe les futures cellules royales que les gens vont récupérer pour introduire dans leurs nucléis. Les difficultés sont d’ordre climatique, des variations de températures , si bien que pour récupérer les larves c’est difficile car elles sont de différentes tailles.
J BIBET : Les difficultés sont climatiques. Les reines inséminées pondent peu donc il est difficile de trouver les larves voulues pour les greffes.
O SAIZ : quels conseils donner aux personnes qui sont venues chercher des cellules pour remérer leurs nucléis ?
J BIBET : il faut nourrir les jeunes essaims dès maintenant pour que reines pondent le plus rapidement possible. Nourrir au sirop coupé avec de l’eau à 50/50 sinon ils ne seront pas assez forts pour l’hiver. Le couvain doit être sur au moins de 4 cadres et des abeilles sur 6 les cadres bien remplis. Il faut hiverner sur 5 ou 6 cadres.
Entretien avec Jean-Denis BOIVIN
Odile : vous venez de récupérer des cellules à 48h ; comment allez-vous procéder pour les introduire dans une ruche ?
Jean-Denis : les deux colonies sont déjà orphelines.
Odile : depuis combien de temps ?
Jean-Denis : depuis plus de huit jours. J’ai vérifié qu’il y avait suffisamment de couvain et de jeunes abeilles pour nourrir les cellules.
Odile : comment savez-vous que vous avez de jeunes abeilles ?
Jean-Denis : elles sont sur le couvain existant (jeunes larves), elles sont toute petites. Il y a des cadres de couvain dans chaque ruchette.
Odile : Ont-elles fait des cellules en attendant ?
Jean-Denis : Bien sûr. J’ai vérifié hier au soir pour qu’il n’y ait plus de cellules. Elles ne peuvent plus en construire car il n’y a plus d’œufs de 3 jours.